mardi 26 octobre 2010

26/10 Fond de France

Il a neigé, Mika et moi avons des jours de libre, le moment est venu d'aller dormir en montagne ! Ma dernière nuit en montagne remonte à ... trop longtemps, je ne sais plus. Je fouille mes photos pour retrouver ... le 27 février avec Mika au vallon de Combeau ! Aucun bivouak depuis 8 mois !

Je propose le plateau d'Emparis, Mika propose les Sept Laux. Mika a raison, c'est plus près pour nous deux, et un peu moins haut. Nous partons donc de Fond de France en début d'après midi. Nous ne prenons pas les raquettes, les sacs sont déjà bien lourds !
Nous commençons dans la forêt, où un ou deux décimètres de neiges paraissent faciles...

Bizarrement, l'eau ne se les gèle pas et en profite donc pour courir vers la Méditerranée... Il fait autour de 0°C.

Dans la forêt les arbres s'ébrouent de temps à autre et mieux vaut être vigilent : au moindre bruit suspect il faut déguerpir au plus vite...

La neige n'est pas vraiment poudreuse, elle est un peu collante, ce qui a plusieurs conséquences : d'une elle magnifie la forêt en s'accrochant aux arbres et de deux, les empreintes s'y lisent plus facilement !
La vie de la forêt ne s'est pas arrêtée avec ces premières neiges ...

Au fur et à mesure que nous montons, la couche de neige s'épaissit... Nous suivons les traces d'une personne passée avant nous, sans raquettes elle aussi. Nous sommes impressionnés de voir autant de neige pour la première sortie du genre. C'est vraiment le paradis blanc, où la forêt parait démesurée par rapport au randonneur.

Tout le monde n'est pas aussi bien équipé face à la neige... La neige commence à recouvrir cette araignée probablement morte de froid.

Nous continuons notre ascension.

Les oiseaux commencent à piailler. Cette petite Mésange Huppée très curieuse est venue m'observer à quelques mètres. Elle passe de branches en branches pour voir quel intrus passe par ici...

Vers l'altitude 1500, la trace que nous suivons semble hésiter un peu puis se réoriente vers la gauche pour déboucher dans une clairière. On aperçoit le lit d'un torrent qu'il vaudrait mieux éviter pour ne pas disparaître sous la neige ... La trace s’arrête ici. Peut être la personne s'est elle orientée vers cette lisière de forêt, pensant enfin arriver dans l'alpage ... et voyant que la forêt reformait ses rangs 100 mètres plus loin, elle abandonna ...

Pour nous, cela signifie seulement que nous allons avancer plus doucement ... encore plus doucement ... Nous revenons un peu sur nos pas pour quitter la trace là où nous avions vu de la peinture sur les arbres. Nous avançons dans 50 centimètres de neige, lentement mais déterminés à trouver le bout de cette forêt. Nous ne trouvons plus de peinture sur les arbres... Juste de la neige ... toujours de la neige !

La neige arrive au dessus des genoux. C'est uniquement amusant parce que c'est la première sortie de la saison dans la neige et que, en plein effort, Mika n'a pas encore froid ...

Bon, c'est amusant un petit moment mais rapidement la pente se redresse alors que les arbres se dispersent, et là, ça devient vraiment fatigant. C'est là que nous avons un petit coup de chance.
En bifurquant sur la droite histoire de casser un peu la pente, je débouche sur la conduite forcée de l'EDF, bien cachée dans un renfoncement. En quelques secondes l'idée germe comme quoi nous ferions mieux de marcher la dessus plutôt que de faire de la brasse dans la neige ... Vu qu'il est déjà 16h, il vaut mieux économiser du temps.

Un petit coup d'oeil vers le bas... Régulièrement, la conduite est recouverte de neige. Nous aurons droit à la même chose en la remontant !

Les photos ne le rendent pas, mais la remontée de ce tuyau métallique avec des semelles remplies de neige, est franchement casse-gueule. Un pied qui glisse, et on s'imagine déjà se vautrer dans le trou à coté du tuyau. C'est en plus assez pentu, et la neige et des branches de sapin gênent le passage (surtout avec un gros sac sur le dos et un truc aussi glissant). C'est Mika qui se charge de déblayer le passage... et de se tremper en passant.


Finalement, nous quittons ce tuyau lorsqu'il décide de s'enfiler dans un bloc de béton, ne nous laissant d'autre choix que de sauter le fossé pour recommencer à barboter ...
Ce bon tuyau nous a amené tout de même à 1600m d'altitude. Nous sommes au niveau du chalet du Gleyzin. Celui-ci, couvert de neige, ne semble pas très accueillant ...

Les perspectives de pousser plus loin notre escapade s'effondrent lorsque nous voyons le chemin qu'il reste à parcourir. Nous avons fait 500m de dénivelé en deux heures. Il en reste autant à monter, avec plus de neige, plus de pente et du brouillard. Impossible de continuer sur la conduite forcée, même si elle réapparaît un peu plus loin, elle devient trop raide donc ça devient dangereux de continuer dessus. En plus elle ne nous mènerait pas au bon endroit. Il vaut mieux profiter du chalet pour passer la nuit.

Oui mais ...

Le chalet est fermé ! Nous sommes donc bien parti pour bivouaker en pleine neige. Mika cherche un moyen de passer la nuit dans de meilleurs conditions, et il trouve un petit appentis qu'il appelle bizarrement "la niche du chien".

Je crois finalement qu'il a raison, quand il finit par dégager l'entrée ... C'est trop petit pour s'y glisser et ce n'est pas très accueillant.

Nous commençons donc à nous faire un petit emplacement pour la tente.

 Un quart d'heure plus tard, il est 17h30, tout est fin prêt ... c'est l'heure de manger !

A 18h, nous tournons en rond devant notre tente...

En plein coeur d'une discussion traitant de divers problèmes tels que l'orientation Nord qui nous bouchera la vue vers un levé de soleil et ses jolies lumières, le brouillard tenace qui nous empêchera de voir les étoiles ce soir, l'humidité de la tenue de Mika qui lui tient affreusement froid, l'épaisseur de neige qui nous empêchera de faire du light painting cette nuit ... l'esprit de la forêt aussi connu sous les noms de "Merde, mais qu'est ce que je fous là" et "Rentre chez toi retrouver ta femme qui dors toute seule" nous  a convaincu de déguerpir ...

Et rebelote dans l'autre sens... La nuit commence à tomber, et nous quittons notre bon vieux tuyau rouillé pour replonger dans la forêt...

C'est Mika qui passe devant à ce moment là. C'est fou ce qu'il y a comme neige ! il en a jusqu'au dessus de la taille ...
... jusqu'à ce qu'il se relève de sa chute.

La descente est quand même plus facile que la montée, et la lumière qui s'amenuise nous ramène progressivement à la maison ...


2 commentaires:

MichaelGirerd a dit…

Je grelotte rien que d'y repenser...il y a quand même un truc qui me chagrinne, comment fais tu pour réussir tes clichés avec des conditions aussi pourries? Peut être que tu aurais dû rester là haut cette nuit là...moi en ce qui me concerne, ma couette et au chaud je trouve que c'était une bonne façon de finir cette froide journée...

Xavier V a dit…

Chouette sortie pour une première neige ! Même si elle ne s'est pas déroulée comme prévue !
La dernière photo, l'avant dernière que j'ai pris durant cette sortie, a été prise à 18h47 soit un quart d'heure après le couché du soleil. Sous les nuages et dans ce vallon plein nord c'est vrai que la luminosité était à ras des pâquerettes. C'est la neige qui donnait la luminosité suffisante pour avancer sans soucis et permettre une dernière photo nette avec cet objectif. Avec le 50mm /1.4 ça serait passé à l'aise mais moins de profondeur...

Dans ce genre de cas, j'ouvre au maximum que permet l'objectif, je monte les ISO à 800 et je sous expose à -1 voir encore un peu moins. Sur cette photo c'était -4/3. Ceci afin de gagner en vitesse pour éviter un flou de bougé. Celle là, j'ai pu la prendre à 1/25eme de sec ce qui était bien confortable vu la focale. J'aurai pu prendre quelques crans plus lents en y réfléchissant un peu plus...
Cela m'aurait permis d'éviter d'avoir à réhausser la luminosité artificiellement a posteriori de 4/3.

Je n'ai jamais fait le test pour vérifier si DPP était meilleur qu'une montée en ISO. J'en ai en tout cas l'impression, c'est pour ça que je procède ainsi. Il faudra faire le test histoire d'être au clair la dessus ...