Naturascope: 11

Hier soir nous sommes allés voir un spectacle à Grenoble, c'est donc ma soeur qui garde Eléa ! Du coup ce matin j'ai un peu de temps libre ... J'avais mis le réveil à 3h30 ... mais je me réveille à 3h17. Je me lève, toutes mes affaires sont entassées sur la table de la cuisine ... il ne reste qu'à bourrer le sac, arrêter de grelotter et partir ...

Je prends la route de la romanche, il fait nuit, il n'y a vraiment personne sur la route.

A la lueur des phares je commence par apercevoir trois biches sur le bas coté en train de brouter. C'est ensuite un renard qui traverse la route. Dans une immense ligne droite vers Livet, deux yeux oranges brillent sur la route au loin. Un renard déguerpit lorsque j'arrive. Je m'aperçois qu'il était affairé sur un chevreuil mort sur la voie d'en face. C'est un beau brocard avec de beaux bois. Il n'est pas abîmé, il a dû se faire heurter il y a peu de temps. Je me gare à coté pour aller voir mais j'aperçois des phares au loin sur la voie où il y a le chevreuil. N'ayant pas envie de grossir les chiffres de la sécurité routière, je reste dans ma bagnolle, et je mets les warnings pour avertir la voiture qui arrive qu'il y a quelquechose ! Mes appels de phare n'y feront rien, elle passe pleine bourre sur la bête avec un bruit de choc. Heureusement que ce n'était qu'un chevreuil ...

Je retire la bête de la chaussée, trouvant que finalement un chevreuil n'est pas bien lourd ... et je reprends la route. Les chiens couinent, à cause de l'odeur de mes gants ... Il faut dire qu'un chevreuil ça ne sent pas le tahiti douche ...

J’enchaîne la route avec Allemont et le lac du Verney.

J'apercois alors un beau cerf. Il a des bois d'une vingtaine de centimètres bien développés. Ils sont encore en velours. C'est la première fois que j'aperçois un si beau cerf. Ceux que j'avais vu en allant dans le Dévoluy n'étaient que des daguets : les bois à maturité n'étaient pas ramifiés.

J'arrive au lac de Grand Maison. Il y a beaucoup de grosses pierres sur la route. Les filets métalliques retiennent énormément de rochers en suspend mais certains ont réussi à passer. Une petite bestiole du genre hermine apparaît sur le parapet dans la lumière des phares mais elle disparaît aussitôt.

Je passe le chalet sous le col du Glandon et j'arrive à la croix de fer. Le ciel quitte à peine le noir profond au Nord-Est, il est 4h50.

Je n'ai pas de carte, mais je tombe sur un panneau indiquant l'Ouillon à 1h40. Ca ne m'arrange pas, car le soleil sortira dans 1h15. Au bout de deux minutes de sentier les chiens vadrouillent déjà ! J'en aperçois un passer en courant dans la pénombre ... et puis deux autres lui courant après ! Il me semble pourtant n'avoir que deux chiens ! C'est comme ça qu'une rando commence avec une pointe d'énervement. Les toutous trouvent toujours une bestiole à faire courir et ils disparaissent à ses trousses. Je continue donc en gardant à coté de moi les deux zouaves jusqu'à ce que j'y vois assez clair !

Une pose un peu longue pour faire ressortir Saint Sorlin d'Arves

Je m'efforce d'avancer rapidement pour tenir l'horaire. Je tombe sur un télésiège, je suis déçu. Je n'aime pas les pylônes dans le paysage...

Tant pis je continue. La luminosité augmente, j'ai éteint la frontale.J'arrive au pied la crête finale il commence à y avoir du vent.

Je crève pourtant de chaud à cause de l'effort. La vue s'ouvre vers le Nord Est, il y a de gros nuages qui bloquent l'horizon. Ca me semble mal parti pour un levé de soleil !

J'arrive à la croix du sommet, il est 5h45. J'ai finalement 20 minutes d'avance sur le soleil.

Comme d'habitude, il fait froid à cause du vent et je suis humide à cause de la suée pour monter. Résultat, je me retrouve à me geler au sommet. Bonnet, gants, buff, capuche... je mets tout ce que j'ai sauf ma seconde paire de gants.

Je descends un peu coté Est pour m'abriter et je patiente. Les chiens grattent quelques mottes de terre et j'en profite pour faire quelques photos des montagnes alentours. Il y a d'ailleurs pleins de gares de remontées mécaniques alentours, ce qui gâche les petits sommets proches.

Les aiguilles d'Arves en ligne de mire

Mon gros crado

L'heure fatidique arrive mais aucune explosion de couleurs ... Il y a bien quelques nuages d'altitude qui rosissent mais rien de mirobolant.

J'attends quand même un peu plus, espérant voir s'illuminer les aiguilles d'Arves mais l'alignement n'est pas bon et les nuages bouchent trop le soleil.

Forcément Bixy s'impatiente...

Mais je patiente, espérant toujours que quelques rayons daignent donner des belles couleurs aux montagnes.

Aiguilles d'Arves à gauche et de la Saussaz à droite

Un petit peu de lumière se pose enfin mais bon ... j'ai connu bien mieux ...

Je lève donc le camp un peu déçu. Au lieu de rentrer directement, je vais faire une boucle sur le plateau à l'Ouest de l'Ouillon.

Vue vers l'Ouest.

Reflet d'un lac et vue sur la croix avant de quitter la crête.

La plateau

En descendant vers le plateau je suis toujours emmitouflé !

Vue vers l'Est

Un smiley de lumière

Je rejoins l'arrivée d'un téléski au col de Bellard. J'aperçois alors un animal sur un rebord en contrebas mais il file se planquer sur l'autre versant. Les chiens ne l'ont pas vu, je remonte donc le versant nord du col et m'approche du bord pour me trouver au dessus de la bête. Rien n'y fait je ne vois pas où elle a pu aller. En dessous de moi se trouve un énorme effondrement dû à l'érosion et j'ai du mal à croire qu'une bestiole ait envie de passer par là. Je continue à longer le bord et je finis par trouver le bouquetin que j'avais aperçu !

Il semble à l'aise dans son coin paumé ... Je repars sans le déranger, histoire que les chiens ne s'excitent pas !

J'entame alors la traversée du plateau en direction du col du Glandon. Il est 7h. Des plaques de neige recouvrent une partie de l'herbe et ce n'est pas très agréable. Le soleil apparaît enfin pour me réchauffer un peu.

Vu l'horaire je laisse en fait tomber l'idée de rejoindre le col du Glandon et oblique vers le sud pour rejoindre les chalets de Longe Combe. Ils donnent à cet alpage un air ancien et déserté avec leur toit de tôle complètement rouillée !

J'entends alors siffler ! Les marmottes sont sorties ! Voilà qui égaye un peu cette partie du parcours !

Les chiens sont intéressés mais je les mets directement en laisse pour ne pas avoir à m’époumoner.

Je descends aux baraques et remonte sur le versant d'en face. D'ici, je vois la pente herbeuse avec ses terriers disséminés. Toutes les marmottes sont rentrées se cacher lors de notre passage. Il reste néanmoins des oiseaux à prendre en photo !

Je passe sous le télésiège aperçu ce matin, la route du col de la croix de fer est juste en dessous. Une marmotte bien lunée se laisse approcher un peu malgré la présence des chiens !

J'aperçois le mémorial au dessus du col de la croix de fer

Je traverse la route et je prends un chemin qui descend au hameau ruiné sous le col.

Des Traquets Motteux volent un peu partout dans l'alpage et certains se laisse prendre en photo ! Je ne regrette pas d'avoir porté le 300mm aujourd'hui ! Il aura bien servi !

Lorsque je laisse enfin tranquille ce couple d'oiseaux, je m'aperçois que Bixy est arrêtée sur le sentier 50 mètres devant moi. Une marmotte est dressée dans l'herbe derrière une bosse pour essayer de la voir. Je fais signe à Bixy de ne pas bouger et la marmotte alertée de ma présence se met à me regarder tout en restant dressée.

Bixy, observe la bête tranquillement pour une fois !

Je passe le long des ruines et j'envoie les chiens se baigner dans le ruisseau.

La vue est superbe avec les ruines devant le ruisseau ensoleillé et les montagnes au fond.

Je remonte le ruisseau et lorsque la pente se relève je tombe sur un petit pneu de voiture au milieu des herbes. Je l'embarque avec moi et remonte la pente !

Une fois en haut d'une longue pente d'herbe régulière, j'appelle les chiens et les lance à la poursuite du pneu que j'envoie rouler dans la descente. C'est le genre de jeu qui plait énormément à Bixy.