vendredi 26 août 2011

26/08 Vent de Crolles

Voici un lot de photos prises lors d'une sortie "levé de soleil" !
Avec l'ami Mikaël nous sommes partis pour la Dent de Crolles, histoire de faire un levé de soleil et de tester la vire de la face Est ...

Comme c'est plaisant de partir à l'assaut de la montagne alors que tout le monde dort encore. On profite d'une vue originale et d'une nature plus sauvage ...

Nous montons vers le pas de l'Oeille. Dans la prairie, nous passons près de la ruine et traversons pour venir longer l'effondrement et avoir vue sur le Gresivaudan.

Un petit oeil quelque part pendant la montée...

La lumière arrive et nous, nous cherchons la vire de la face Est. Un première tentative nous amène au bord de la face par un joli petit sentier.


Il y a un sacré vent mais le coin est vraiment chouette !

 Ca ne passe pas sur la face ! Il va falloir continuer à chercher plus haut !
Il y a un vent terrible par ici au ras de la falaise.

Le soleil se prépare. Si nous voulons être sur la vire pour son apparition, il faut se bouger !

Au niveau de l'Oeille, le grand pilier, nous apercevons le petit kairn, marquant la vire ! C'est gagné ! Il ne reste qu'à filer jusqu'à la face Est !

Le sangle de la Barrère file vers l'Ouest au même niveau ...

 Damned, en fait il y a des nuages au loin !

En plein vent nous tombons sur le début du sangle effondré. Ce n'est pas une surprise. Une corde fixée en double devrait me rassurer mais ça fait quand même bizarre. Le sentier se réduit affreusement, disparaît, puis se reforme une enjambée plus loin. En dessous un vague rebord, tout juste bon à faire rebondir une chute, précède la grande falaise... Je pose mon pied juste avant le vide et enjambe l'affaire... Je sens des rochers se décrocher et s'appuyer sur mon pied que je m’apprêtais à enlever pour en finir avec le vide ...


Un pied de chaque coté du trou je me sens tout con. Je ne peux pas leur éviter de faire le grand saut. Tant pis, je franchis le passage, et regarde un beau petit parpaing s'envoler sur la face Est ...
Le vent est vraiment flippant pour moi. Les rafales sont puissantes et déstabilisantes.

Nous arrivons à la grotte v17 (?). Mika rentre y faire quelques photos, moi, pour ma part, je me visse le cul sur un rocher pour faire baisser un peu l'adrénaline ... Ca ne fonctionne pas vraiment, alors je m'essaye une collation ... Non plus ! Et bien tant pis, ça ne sera pas une partie de plaisir mais bon ... on ne va pas rester plantés là en plein vent.

Sous nos pieds, le sanatorium des petites roches. Le délabrement du toit me laisse pensif... j'ai passé deux mois et demi dans le sanatorium voisin, je connais bien le coin ...

Le soleil daigne enfin dépasser les nuages !

Nous avançons sur la vire, qui devient un peu plus confortable malgré le vent.

La fin de la vire est en vue... et la vue est superbe !

Après une petite pause photo, nous basculons sur la plateau à l'abri du vent.
Il ne nous reste plus qu'à monter jusqu'à la croix ... facile ... normalement !

Au fur et à mesure que nous montons, le vent réapparaît et se renforce. Nous retrouvons rapidement la puissance que nous avions eu sur la face Est. La prairie herbeuse est balayée en permanence.
Nous avançons face au vent. Les sangles de mon casque vrombissent et me claquent sur le visage.
Merde on va pas se laisser avoir par un satané vent ! Nous poussons en avant...
Nous avançons sur l'herbe et les rafales nous mettent à genoux ! Nous crions pour nous entendre à quelques mètres ! Je pose le pied sur le sentier où l'herbe est bien plus rase qu'ailleurs, il n'y a pas assez d'adhérence et le vent me chasse et m'envoit au sol. Nous voyons la croix, elle parait si proche et si loin ...
Nous sommes penchés et trébuchons avec les rafales de vent, Mika a pris de l'avance sur moi. J'essaie d'avancer pour le rejoindre en forçant à quatre pattes. Je n'ai jamais vu ça, même lors de mes sorties ventées dans le Trièves. Le vent nous met à genoux comme il le veut ! Près du sol des débris et graviers passent en nous fouettant !
Mika est presque à la croix. Il avance encore d'une dizaine de mètres, je le vois lutter et finalement se retourner en me faisant signe d'abandonner ! Il revient dans ma direction. Il passe près de moi, poussé par le vent, je lui attrape le bras et il me dit qu'il n'y a pas moyen de s'approcher davantage là bas : ça devient dangereux...

Nous redescendons, complètement ahuris par ce déchaînement du vent ! Plus bas sur le plateau, le vent se calme à mesure que nous nous éloignons du sommet... et nous tombons dans la foulée sur une belle harde de chamois !
Nous en voyons une dizaine, et partons pour une approche furtive ...

Nous nous glissons dans les scialets et jouons du terrain pour nous rapprocher au maximum.
Heureusement que ces chamois sont paisibles et ne communiquent pas vraiment entre eux car, comme ils sont nombreux, nous ne pouvons nous cacher aux yeux de tous. Notre cible est le couple le plus proche dans un renfoncement !

Une fois atteint le dernier élément de décor nous permettant de nous cacher, voilà une bien belle surprise !
Une pouponnière de jeunes chamois sort du renfoncement devant nous !

Seule la femelle qui les accompagne nous a vu, mais elle ne déguerpit pas ...


Ils finissent quand même par s'en aller.

Une petite tétée ...


Progressivement ils se rassemblent et se mettent en marche.

Nous récupérons nos sacs perdus pendant nos glissades d'approche et repartons vers le sentier du trou du glas.

Nous traversons de beaux lapiaz.

La grande dalle de calcaire formant le plateau disparaît par endroit, et une grande marche d'un mètre cinquante de haut descend à la dalle inférieure... C'est l'occasion de se glisser dans les fissures pour voir le ciel du fond des fissures ...
Comme dans le Vercors, les pins à crochets sont joliment sculptés.

Un petit tour dans le trou du glas à la descente ... attention ça glisse !

Pour finir nous passons au col des Ayes où le vent se remet à souffler ! Ce n'est pas aussi violent qu'au sommet mais c'est déjà bien puissant !
En tout cas, ça décoiffe ...
J'adore :)

vendredi 12 août 2011

12/08 Aubrac

Une excursion sur l'Aubrac une fois de plus... Au pied levé, je prends mon matériel et je file faire une boucle vers la croix de la Rode. J'ai vaguement dessiné un plan sur un bout de papier ... ça devrait aller...

Dés le départ, ça annonce la couleur : il y a des vaches partout ! Bon, ce n'es quand même pas une grande surprise !
Des Aubrac comme d'habitude ... et il y a parfois des veaux ... Ca me rappelle des souvenirs.

Vue typique du plateau, de l'herbe, des clôtures, des burons et des vaches.

Je rejoins par la route la crois de la Rode. C'est au pied du plus haut "sommet" de Lozère : Le Signal de Mailhe Biau. Il est juste derrière ce petit bout de forêt, sous la Lune.



 La croix de la Rode.

Je continue sur la route, très peu ennuyé par les voitures ! Le soleil se couche et la lumière devient belle. Trois jeunes me regardent passer.

Je suis au bord de l'Aubrac, derrière moi il y a le grand plateau et là, les vallées ont creusé de petits vallons tranquilles. La forêt est restée maîtresse des lieux en partie.

C'est un excellent coin pour observer des animaux. Il faut dire que c'est mieux que le plateau, à moins d'aimer sauter des clôtures à tout bout de champ !

 Une petit famille de cerfs ! On devine le faon à gauche de la biche (juste le bout de sa tête).

Le soleil est en train de se coucher. Les animaux les plus courants restent toutefois les vaches ! Elles aussi en famille ! Le port de corne de la vache se voit bien ... à comparer avec une photo un peu plus bas !

Je poursuis tant bien que mal grâce à mon petit schéma. Le GPS ne capte rien. A une intersection, je dois normalement prendre une piste sur la droite mais c'est en fait l'entrée d'un pâturage. Il est hors de question de rentrer dans un pré à vaches avec les chiens. Je ne compte pas me faire charger ce soir ! Je me retrouve donc comme un con avec un plan que je ne peux pas suivre et aucune idée de ce qui m'attend dans une autre direction. Le soleil vient de se coucher.

Un panneau bien à propos est d'ailleurs planté là où je m'interroge sur la suite à donner à ma sortie !

Ne sachant pas trop où aller je continue la route qui descend du plateau. Le ciel est très beau sur les crêtes voisines.

Je surprends un chevreuil proche de la route.

Dans quelques minutes ça sera vraiment la nuit...

Cette route n'en finit pas et elle ne tourne jamais dans une direction qui me permettrait de rejoindre l'itinéraire prévu. Je commence à m'inquiéter car la route descend une longue crête et il n'y a jamais d'endroit plat pour se poser en dehors de la route. Je continue donc ainsi jusqu'à 22h où je tombe enfin sur une piste qui pars vers la droite entre deux prés. Je doute qu'elle me ramène à mon itinéraire mais au moins j'aurai une chance de trouver un lieu tranquille où me poser. Je parcours à peine 10 mètres sur cette piste que des vaches du pré sur ma gauche rappliquent près de la clôture ! Sur ma droite je ne vois pas de vaches, mais qui sait, peut être guettent-elles dans l'ombre ...
Il semblerait que je sois de trop ! Une vache s'énerve, probablement à cause des chiens. Elle galope le long de la clôture. Elle rue en soufflant et je me sens tout léger dans le noir derrière une pauvre ligne de barbelés. Je trace la route, anxieux de tomber sur un endroit où la vache pourrait passer car elle me suit, bien décidée à en découdre ! Je stresse comme pas possible mais je finis par dépasser la fin de son pré.

Je continue un peu, et dans le noir, ne trouvant aucun champ assurément libre, je pose la tente sur la piste !
Impossible de la monter entièrement car elle est trop large, je la monte donc à moitié et me couche sur la piste. J'ai choisi un endroit dans une belle ligne droite, comme cela si le fermier passe en pleine nuit en tracteur il est censé me voir !

Résultat, avec la tête pleine de vaches et de tracteurs je passe une sale nuit à tenir les chiens pour qu'ils n'aillent pas dégoter une bestiole. Je lève le camp à 5h15 au milieu de ce nulle part. Je continue la piste, au pif.

Evidemment cela aboutit dans un nouveau pré à vache après un long moment. C'est une impasse et j'ai beau fouiller alentours, il n'y a rien qui traverse ! Je n'ai donc pas d'autre choix que de rebrousser chemin, me refarcir les vachettes et retrouver la route...
Sur la route je fais encore le pari de ne pas rebrousser chemin. J'aboutis au village de Vieurals où je trouve finalement une route me permettant de rejoindre l'itinéraire prévu.

La route au milieu des vaches... Un intru mulote dans le champ !

En terre d'Aubrac, les vaches ne sont forcément pas pure race ! En voilà un bel exemple ! La couleur est bien celle de l'Aubrac, mais les cornes ... ce n'est pas du tout ça !

Un veau avec la robe des mâles d'Aubrac.

Je continue à suivre la route dans le petit matin. J'ai les chiens en laisse. Dans un virage, je me fige : il y a deux cerfs face à moi à 100 mètres ! Les idées fusent dans la tête ! Je pourrais m'approcher doucement pour prendre de belles photos. Mais j'ai les chiens et comment vont réagir les cerfs ?
Finalement je me sens très exposé car si le cerf se sent menacé et me charge, avec mon bataclan et les chiens qui s’emmêleront dans mes jambes avec les laisses, je serai foutu !
Je recule donc doucement, toujours fixé par les deux mâles !
Un instant plus tard ils sautent les clôtures et déguerpissent vers la gauche ! Ce fut une superbe rencontre !

Je reprends donc la route tranquillement.
Un beau champignon lignicole sur le bord de la route.

Je rejoins enfin l'itinéraire que j'avais prévu dans une combe, où un torrent saute un rebord en une jolie cascade de quelques mètres.
Bixy, peu visible en bas à gauche dans les rochers donne vaguement l'échelle.

La même vue du dessus

Un peu plus loin, une vieille borne en très bon état pour une fois. J'aimerai savoir à quoi elles servent, car j'en ai vu de semblables en différents lieux. J'imagine que c'est l'ancienne manière de délimiter les parcelles cadastrales ... Si quelqu'un le sait je suis preneur.

Toujours des vaches qui me regardent passer avec toute leur curiosité

Le soleil se lève derrière les nuages.

Pour en finir avec la route je rejoins un sentier qui monte à la station de Brameloup. La traversée de la station me prend du temps. Au sommet, je tombe sur de nombreuses pistes forestières et je ne sais pas laquelle prendre.


Je pensais initialement descendre à la station et enchaîner avec un tour dans les bois plus à l'ouest mais le temps me manque et j'aimerai filer directement à la voiture. Je n'ai donc pas les sentiers sur mon schéma ! J'en prend un au pif ... quand j'entends sonner les sirènes au loin ! Ce n'est pas le premier mercredi du mois ... merde ! Et si c'était un incendie ? Je n'ai pas d'autre choix que de presser le pas en allant dans la direction où j'imagine la voiture ...
Je quitte la piste lorsqu'elle rentre une fois de plus dans un pré à vaches. Je longe la clôture longtemps, ... , longtemps ... Je croise des chemins qui rentrent aussi dans le pré ... ça commence à me gonfler cà !

Au milieu de nul part et au hasard d'un coup d'oeil, voilà un truc qui m'a fait marrer ... Je crois qu'on peut maintenant dire, que "la forêt", ça devrait être un nom masculin ...


Je finis par aboutir sur la route qui va à la station. Je la suis dans l'autre direction une bonne demi-heure et j'aboutis enfin sur la voiture ...