samedi 26 mars 2011

26/03 Baraque des Clos

Un beau Samedi ensoleillé. Je garde Eléa seul aujourd'hui. L'organisation pour sortir la petite et les chiens en même temps en montagne est assez compliquée mais je m'y lance.

Je pensais initialement aller trainer dans le bois de Prélenfrey, rechercher une cabane notée sur la carte ... mais une fois dans le village, en jetant un coup d'oeil à la carte je me dis qu'un point de vue dégagé me ferait profiter de la vue lointaine du jour ! Epperimont ou Baraque des Clos ? Ce sera cette dernière.

A Prélenfrey

Je continue donc en voiture sur la route qui monte dans la forêt... Dans les clairères juste après Prélenfrey, j'aperçois trois chevreuils dans un pré.

Je gare la voiture de l'autre coté d'un taillis histoire d'être discret. J'aperçois deux corbeaux qui s'envolent d'une carcasse juste à coté ... j'irai voir cela plus tard ...
Le vent n'est pas trop mal tourné, et je suis masqué par La bosse boisée à droite de la photo ci dessus. Je remonte dans la direction des brouteurs tout en faisant attention de ne pas faire de bruit et de vibrations ... J'atteinds la bosse boisée, sorte de séparation entre deux prés ... et je jette un coup d'oeil à travers les branches. Ils sont un peu décalés ... Je ne peux pas avancer au milieu des arbres tant le sol est bruyant, je reviens donc en arrière dans le pré et remonte au niveau des chevreuils ... Lorsque je regarde de nouveau à travers les branches, ils sont en trains de se mettre à courir... Je les regarde s'éloigner, ils ne mettent pas les bouchées doubles et j'ai le temps de prendre en photo leurs culs blancs qui s'éloignent !

Je reviens à la voiture en passant par la carcasse pour voir ce que c'est ...
Il ne reste pas grand chose d'un blaireau... tout juste une patte, du cuir et quelques vertèbres ... J'hésite à l'embarquer pour m'en servir plus tard mais je n'ai rien pour le mettre ... tant pis ! Ca évitera d'avoir une voiture qui pue de toute manière.

Je reprends le volant et vais me garer au bout de la route forestière. Je mets Eléa dans le porte bébé et j'équipe Dust de son sac. C'est parti.

Le printemps est en marche, les fleurs commencent à sortir. D'étranges rouleaux de printemps végétariens sortent en groupe !

La route forestière continue un peu puis, dans une épingle, je la quitte pour un petit chemin dans les bois.

Eléa regarde de tous cotés, ça a l'air de lui plaire.

Les nems une fois éclos !


Le trajet dans la forêt n'est pas très long.
Nous débouchons rapidement dans la pente sous les grandes falaises.

Le refuge est dans une partie de la pente encore enneigée. Je me rends compte que j'ai oublié les lunettes de soleil de la petite. Le soleil sur la neige va nous éblouir lorsque nous serons dans la pente blanche ...

Je lui enfonce le bob au ras de yeux et je traverse la zone neigeuse en quelques minutes. Nous atteignons la baraque, que je découvre en quelque sorte. Notre dernière venue ici avec Julia était à une période enneigée et la baraque était noyée dans la neige au milieu d'avalanches ... La porte du bas était bloquée mais maintenant elle nous est grande ouverte !
C'est l'occasion de nous mettre dans l'ombre confortable.


Le panorama est très large et beau, même si la lumière de la pleine journée est moins belle que celle de l'aube !

C'est l'heure de repartir après avoir laissé un petit mot sur le livre d'or et passé un coup de balai...
Vers le Nord, le pas de l'oeille me fait de charme et j'espère y monter un jour. Les aiguilles et les rebords sur la droite sont une invitation à arpenter hors-sentier ce beau "balcon Est" !

Je retraverse rapidement la neige en prenant non pas le sentier de redescente, mais le sentier balcon. La carte indique qu'à l'aplomb du parking, un sentier descendra vers celui ci. Je mise donc là dessus pour ne pas reprendre le chemin de montée.

Après la neige, je dois traverser un grand pierrier.
J'entends des bruits de pierres, et je scrute alors les falaises vers le pas de l'Oeille, cherchant un animal qui pourrait déclencher quelques départs. Les chiens sont une dizaine de mètres en avant et ne semblent pas s'intéresser à ces bruits lointains. J'aperçois enfin les rochers qui dégringolent. Le bruit devient plus fort, ils sont déjà sous les falaises. Ils roulent en bondissant dans le pierrier. J'en compte une bonne dizaine, gros comme des ballons de handball, ils défilent chacun à leur tour en traversant le sentier balcon à une petite centaine de mètres devant moi. Les chiens se sont rendu compte de ce qui se passe, Bixy est effrayée et couine en revenant près de moi. ...

Une fois les rochers passés, j'attends quelques instants, les oreilles affûtées pour détecter d'éventuels nouveaux départs de pierres. Je ne vois pas d'animal qui aurait pu déclencher cela. Peut être est-ce seulement la fonte des neiges ... Je m'engage dans la traversée, attentif mais sans grande inquiétude ... Les pierres n'étaient pas très rapides et je m'imagine assez facilement m'éloigner à la hâte si de nouvelles chutes arrivaient.

Une photo une fois la zone franchie. La baraque des clos est en bas à gauche de cette photo. On voit le sentier qui y mène, descendant obliquement du sentier balcon.



L'envie me titille d'aller explorer et vadrouiller sur les larges balcons au dessus de petites barres rocheuses. La vue doit y être magnifique. La raison l'emporte et je décide de me hâter de quitter le soleil pour le confort de la petite dans mon dos. Le sentier passe au pied du "Couloir des Sultanes". Un couple de personnes parties en même temps que moi du parking s'apprête à s'y engager.

Pour ma part je cherche plutôt à descendre. Je marche dans la neige en tennis ce qui est vraiment désagréable. Je cherche un passage déneigé pour rentrer dans la forêt et descendre droit dans la pente ... Mes méninges ont rapidement fait le rapprochement entre les rochers sautillants vus plus tôt, et le couloir au dessus de ma tête, et je décide donc de me décaler d'une centaine de mètres plus au Nord pour descendre dans la forêt. J'abandonne l'idée d'aller chercher plus loin le sentier.
La petite dans le porte bébé commence à s'endormir lorsque j'entame la descente au pif dans la forêt.
Les hêtres sont de très beaux arbres mais ils ont deux caractéristiques ennuyeuses dans les circonstances du jour : Primo, ce sont les arbres qui forment au sol la couverture de feuille la plus dense, ce qui avec plusieurs mois de neige pour la tasser, se transforme en un tobogan bien lustré. Deuxio, c'est l'époque des bourgeons et  et les branches des arbrisseaux sont serties de petites excroissances pointues, ce qui comprend évidement une hauteur passant au niveau des yeux ! Je fais donc bien attention à tenir les branches pour éviter qu'Eléa ne se fasse fouetter le visage... Je crois que j'y arrive assez bien, mais dans ma concentration sur ce point je n'évite pas quelques glissades. La petite qui cherche à s'endormir tangue un peu dans le porte bébé et  forcément elle se met à pleurer. Elle a droit à une petite pause réconfortante.

Peu après avoir repris la descente, les chiens ont pris de l'avance sur moi, et Bixy, fidèle à son esprit de tête de mule, ne m'attend pas quand je la siffle. J'entends un bruit sur ma gauche et aperçois un nouveau "parpaing" qui descend joyeusement la montagne dans la forêt, lui non plus, pas très rapide. La trajectoire logique et future de ce bout de calcaire gros comme une boule de bowling passe par Bixy. Je gueule donc à ma chienne de rappliquer en vitesse et elle obéit mollement. C'est tout juste si elle jette un oeil à la pierre qui dévale très largement derrière elle. Je me demande si je me suis suis assez éloigné du couloir des sultanes ou si cela provient d'un autre couloir ...

Après une fin de descente précautionneuse je finis par aboutir sur la route forestière menant à l'épingle du départ..

La petite a trouvé le sommeil dans cette dernière partie, elle s'avachit complètement et je finis en la prenant sur le ventre pour la maintenir un peu mieux que ça...


samedi 12 mars 2011

12/03 Tête de Prazorel

J'avais envie de faire une petite sortie ce samedi matin. Il faut bien faire maigrir Bixy, et pour cela, rien de tel qu'une vraie balade en montagne ! Comme les toutous ne sont pas en grande forme, il faut y aller progressivement, je ne prévois qu'un petit itinéraire d'environ 300 mètres de dénivelé et 6 kilomètres de long.
Je suis dans ma période Diois/Vercors et je prévois donc d'aller voir s'illuminer le Mont Aiguille depuis les crêtes au dessus du vallon de Combeau au Sud de la réserve. Je me rends compte que le soleil se lève à 7 heures en ce moment. Pour voir un levé de soleil, il va falloir se lever vers 4 heures et ça m'embête un peu ces jours ci. Il y a plus d'une heure de route, une bonne heure de marche...

Je propose donc à ma soeur de venir bivouaquer avec moi au Col de Menée, et nous nous lèverons plus tard... elle est d'accord !

Elle arrive vers 20h30, je reviens d'avoir posé la petite chez mes parents, nous préparons difficilement les affaires et nous partons !

Je confie à ma soeur le soin de m'alerter lorsque nous passerons non loin d'un abri noté sur la carte à proximité du col de Menée ... A Chichiliane je refile mon appareil photo à ma soeur pour qu'elle photographie d'éventuels animaux croisés sur la route et nous en oublions l'abri !
Au col de Menée nous cherchons alors un endroit où nous poser... Le parking du tunnel n'est pas accueillant. D'ailleurs, une voiture passe à ce moment et s'arrête. Nous ne pouvons pas dormir là. Nous reprenons la route jusqu'à la ferme au delà du col, l'endroit pourrait s'y prêter mais nous ne savons pas si elle est habitée. Après être remontés au tunnel, et avoir cherché vainement à pied un lieu plus propice, nous redescendons plus bas que la ferme et trouvons notre bonheur à coté d'un chalet de chasse. A peine sortie de la voiture, Bixy se trouve une mâchoire de bestiole à grignoter : elle a du flair !

Nous plantons la tente...

... et installons les 5 matelas et les trois duvets et nous apprêtons à passer une bonne nuit, il est minuit... Les chiens sont allongés sur leurs petits matelas, Sophie est emmitouflée avec cinq épaisseurs de vêtement et 2 duvets.



Le vent se met à souffler un peu plus fort, et la toile de tente se met à claquer. Elle n'est pas très bien tendue, c'est chiant ... Je m'endors quand même assez vite... Quelque chose me réveille, l'envie de pisser ou des bruits ? Je ne sais pas... Les étoiles apportent assez de lumière pour distinguer et quand je me tourne je trouve ma soeur accoudée à écouter ce qui se passe. Je lui demande ce qu'elle fait ...
"Il y a des bruits, pleins de bêtes autour de la tente !" me chuchote-t-elle, inquiète ! J'écoute à mon tour et des animaux reniflent et tournent effectivement autour de la tente ! Je jette un oeil par dessus mon épaule, et voyant deux matelas vides, je dis : "Dust ! Bixy ! Venez là !" En soulevant la toile de tente, j’appelle Dust qui s'engouffre pour revenir nous voir ! La suite de la nuit est ponctuée d'aller/retour dehors des toutous qui ne tiennent pas en place. C'est affreusement peu reposant !

A 4h45 le réveil sonne, j'ai très mal et très peu dormi. Nous rangeons tout notre barda et allons manger à l'abri du vent dans la voiture. Un coup d'oeil à la carte, et nous partons dans le noir.

Nous traversons une grande esplanade herbeuse et commençons à monter plein Nord en suivant l'étoile polaire.

Il fait froid, il y a du vent... et voilà la petite épreuve qui fait mal aux doigts : les lacets défaits !!!

Nous nous heurtons à des zones pierreuses que nous contournons par la gauche. J'essaie de trouver un itinéraire où les chiens ne risquent pas de se faire mal aux pattes. Nous débouchons dans un alpage que nous remontons toujours plein Nord pour rejoindre la crête au niveau de "La Sistreire" (1635m). Nous profitons d'un horizon violacé encore bien sombre, mais qui permet de distinguer les pentes du Mont Barral au Sud. Des nuages sont présents vers l'Est et le Sud. Mais ils ne comblent pas tout le ciel.
Le rocher de la fenêtre devant l'Obiou.

Peu après...

Nous remontons vers le Nord-Ouest cette grande crête nommée "Crête de la grande Leirie". C'est agréable mais le vent est régulier et refroidissant. Nous passons au niveau du col de la Lauzette vers 6h. Nous avançons tout doucement à la frontale.

Dans cette zone, en remontant une bosse, je distingue des silhouettes de chamois qui se découpent sur le ciel. Nous attrapons les chiens et observons... En tout une petit dizaine de chamois est là à nous regarder. La luminosité est insuffisante pour faire de vraies photos.

Nous contournons donc pour ne pas les déranger et continuons à avancer vers le Nord.

Nous atteignons le point culminant de la crête. Il est malheureusement boisé et enneigé. Nous suivons des traces gelées. La luminosité augmente, nous apercevons le Mont Aiguille à travers les arbres.

Nous redescendons de cette bosse dans une pente chargée de vieille neige. Nous nous enfonçons jusqu'au genoux. Puis c'en est fini de la neige. La tête de Prazorel est juste devant nous, le haut du Mont Aguille dépasse de la crête.
Le sentier longe le bord d'un précipice. Nous sommes à l'aplomb du grand effondrement tout en bas duquel passe la route dans un passage impressionnant.

Il est 6h45, le ciel se teinte... D'abord les nuages d'altitude virent doucement au rose ...


...puis l'horizon derrière le Dévoluy se met à rougeoyer.

Nous profitons alors d'une aube enflammée vraiment magnifique.



Nous sommes plus qu'heureux d'être là !

Cela ne dure que quelques minutes comme d'habitude. Les nuages à l'horizon envahissent progressivement le ciel en direction du soleil.
Entre deux points de vue


La vallon de Combeau en dessous de nous !

Lorsque nous arrivons à la tête de Prazorel, la lumière sur le Mont-Aiguille est terne...


Les toutous posent !


Le soleil ne fera pas son apparition ! La vue est pourtant dégagée jusqu'à Grenoble qui est noyée dans une brume épaisse. Les quelques bouts de Chartreuse qui dépassent sont les seules montagnes qui auront le droit à un peu de lumière directe !

Le sentier qui poursuit sur la crête, dans la réserve.

Le Dust qui veut se faire caresser

Nous quittons assez rapidement les lieux et revenons au col de la Lauzette.

Là, au lieu de suivre la crête, nous suivons le vallon qui descend droit vers la route. Le lit du ruisseau est enneigé et cela permet une descente agréable.
Nous rentrons dans une forêt de hêtres.

La couche de feuilles au sol est impressionnante. Les chiens se régalent à courir la dedans et à vrai dire, c'est un peu notre cas aussi.






Je prends quelques photos de chiens et l'idée me vient de faire quelques photos originales...








Une fois cet intermède achevé, nous quittons le vallon pour rejoindre un pré qui nous amènera à la voiture.


Nous repartons vers la maison, il est 9h. Sur la route du retour, nous nous arrêtons pour chercher l'abri repéré sur la carte. Après quelques aller-retour dans une pente forestière nous laissons tomber, bredouilles. Nous nous apercevons sur la carte que nous ne cherchons pas au bon endroit... Nous recommençons un peu plus loin, et une fois de plus en vain. Nous prenons la voiture, bien décidés à ne plus perdre de temps avec cet abri, et quelques instants plus tard, nous passons devant une sorte d'abri bus au bord de la route, creusé dans la roche... voilà donc cet abri misérable ... C'est nul ...

Nous arrivons à la maison à 10h30, en ayant fait une chouette sortie et avec l'impression que le week end ne fait que commencer ... par une sieste peut-être ...