mercredi 27 octobre 2010

27/10 Pré Gaudet

Après la sortie de la veille, qui a tourné court, nous avons profité de notre journée en famille pour retourner voir la neige tous ensemble ... Nous sommes donc montés dans Belledonne.

Une petite photo du Luitel sous la neige

Quelques nuages sont accrochés sous Chamrousse, donnant une tournure très frigorifique à cette montée.

Nous nous arrêtons à la cabane de Boulac, où commence la route de Pré Gaudet. La cabane de Boulac n'est qu'un résidu de refuge au bord de la route. Il ne faut pas se leurrer, plus un refuge est facile d'accès, plus les gens l’abîment ...

Comme c'est sinistre ...

Nous partons alors sur le chemin de Pré Gaudet, pour y pique niquer.



On aperçoit le Vercors au détour d'un chemin.

Dust nous fait une démonstration de saut !

Nous arrivons au chalet de Pré Gaudet.

Nous visitons les lieux, et Bixy aussi va faire un tour à l'étage. Cette barraque très bien tenue est bien agréable ! Sa facilité d'accès en fait une cible privilégiée pour une excursion en famille.



Pendant que nous mangeons, les chiens perturbent la prairie immaculée ...


Nous rentrons par une route parallèle à celle de l'aller.

Sur cette dernière, ce passage est assez joli


Forcément il a fallu que Bixy nous fasse une démonstration de ses talents de camouflage ! Après quelques roulades dans un élément suspect, Bixy avait exactement l'odeur qu'elle cherchait : une odeur qui serait insupportable dans la voiture !
Julia a du la frotter comme elle pouvait dans la neige ... mais nous n'avons pas échappé à l'odeur !

mardi 26 octobre 2010

26/10 Fond de France

Il a neigé, Mika et moi avons des jours de libre, le moment est venu d'aller dormir en montagne ! Ma dernière nuit en montagne remonte à ... trop longtemps, je ne sais plus. Je fouille mes photos pour retrouver ... le 27 février avec Mika au vallon de Combeau ! Aucun bivouak depuis 8 mois !

Je propose le plateau d'Emparis, Mika propose les Sept Laux. Mika a raison, c'est plus près pour nous deux, et un peu moins haut. Nous partons donc de Fond de France en début d'après midi. Nous ne prenons pas les raquettes, les sacs sont déjà bien lourds !
Nous commençons dans la forêt, où un ou deux décimètres de neiges paraissent faciles...

Bizarrement, l'eau ne se les gèle pas et en profite donc pour courir vers la Méditerranée... Il fait autour de 0°C.

Dans la forêt les arbres s'ébrouent de temps à autre et mieux vaut être vigilent : au moindre bruit suspect il faut déguerpir au plus vite...

La neige n'est pas vraiment poudreuse, elle est un peu collante, ce qui a plusieurs conséquences : d'une elle magnifie la forêt en s'accrochant aux arbres et de deux, les empreintes s'y lisent plus facilement !
La vie de la forêt ne s'est pas arrêtée avec ces premières neiges ...

Au fur et à mesure que nous montons, la couche de neige s'épaissit... Nous suivons les traces d'une personne passée avant nous, sans raquettes elle aussi. Nous sommes impressionnés de voir autant de neige pour la première sortie du genre. C'est vraiment le paradis blanc, où la forêt parait démesurée par rapport au randonneur.

Tout le monde n'est pas aussi bien équipé face à la neige... La neige commence à recouvrir cette araignée probablement morte de froid.

Nous continuons notre ascension.

Les oiseaux commencent à piailler. Cette petite Mésange Huppée très curieuse est venue m'observer à quelques mètres. Elle passe de branches en branches pour voir quel intrus passe par ici...

Vers l'altitude 1500, la trace que nous suivons semble hésiter un peu puis se réoriente vers la gauche pour déboucher dans une clairière. On aperçoit le lit d'un torrent qu'il vaudrait mieux éviter pour ne pas disparaître sous la neige ... La trace s’arrête ici. Peut être la personne s'est elle orientée vers cette lisière de forêt, pensant enfin arriver dans l'alpage ... et voyant que la forêt reformait ses rangs 100 mètres plus loin, elle abandonna ...

Pour nous, cela signifie seulement que nous allons avancer plus doucement ... encore plus doucement ... Nous revenons un peu sur nos pas pour quitter la trace là où nous avions vu de la peinture sur les arbres. Nous avançons dans 50 centimètres de neige, lentement mais déterminés à trouver le bout de cette forêt. Nous ne trouvons plus de peinture sur les arbres... Juste de la neige ... toujours de la neige !

La neige arrive au dessus des genoux. C'est uniquement amusant parce que c'est la première sortie de la saison dans la neige et que, en plein effort, Mika n'a pas encore froid ...

Bon, c'est amusant un petit moment mais rapidement la pente se redresse alors que les arbres se dispersent, et là, ça devient vraiment fatigant. C'est là que nous avons un petit coup de chance.
En bifurquant sur la droite histoire de casser un peu la pente, je débouche sur la conduite forcée de l'EDF, bien cachée dans un renfoncement. En quelques secondes l'idée germe comme quoi nous ferions mieux de marcher la dessus plutôt que de faire de la brasse dans la neige ... Vu qu'il est déjà 16h, il vaut mieux économiser du temps.

Un petit coup d'oeil vers le bas... Régulièrement, la conduite est recouverte de neige. Nous aurons droit à la même chose en la remontant !

Les photos ne le rendent pas, mais la remontée de ce tuyau métallique avec des semelles remplies de neige, est franchement casse-gueule. Un pied qui glisse, et on s'imagine déjà se vautrer dans le trou à coté du tuyau. C'est en plus assez pentu, et la neige et des branches de sapin gênent le passage (surtout avec un gros sac sur le dos et un truc aussi glissant). C'est Mika qui se charge de déblayer le passage... et de se tremper en passant.


Finalement, nous quittons ce tuyau lorsqu'il décide de s'enfiler dans un bloc de béton, ne nous laissant d'autre choix que de sauter le fossé pour recommencer à barboter ...
Ce bon tuyau nous a amené tout de même à 1600m d'altitude. Nous sommes au niveau du chalet du Gleyzin. Celui-ci, couvert de neige, ne semble pas très accueillant ...

Les perspectives de pousser plus loin notre escapade s'effondrent lorsque nous voyons le chemin qu'il reste à parcourir. Nous avons fait 500m de dénivelé en deux heures. Il en reste autant à monter, avec plus de neige, plus de pente et du brouillard. Impossible de continuer sur la conduite forcée, même si elle réapparaît un peu plus loin, elle devient trop raide donc ça devient dangereux de continuer dessus. En plus elle ne nous mènerait pas au bon endroit. Il vaut mieux profiter du chalet pour passer la nuit.

Oui mais ...

Le chalet est fermé ! Nous sommes donc bien parti pour bivouaker en pleine neige. Mika cherche un moyen de passer la nuit dans de meilleurs conditions, et il trouve un petit appentis qu'il appelle bizarrement "la niche du chien".

Je crois finalement qu'il a raison, quand il finit par dégager l'entrée ... C'est trop petit pour s'y glisser et ce n'est pas très accueillant.

Nous commençons donc à nous faire un petit emplacement pour la tente.

 Un quart d'heure plus tard, il est 17h30, tout est fin prêt ... c'est l'heure de manger !

A 18h, nous tournons en rond devant notre tente...

En plein coeur d'une discussion traitant de divers problèmes tels que l'orientation Nord qui nous bouchera la vue vers un levé de soleil et ses jolies lumières, le brouillard tenace qui nous empêchera de voir les étoiles ce soir, l'humidité de la tenue de Mika qui lui tient affreusement froid, l'épaisseur de neige qui nous empêchera de faire du light painting cette nuit ... l'esprit de la forêt aussi connu sous les noms de "Merde, mais qu'est ce que je fous là" et "Rentre chez toi retrouver ta femme qui dors toute seule" nous  a convaincu de déguerpir ...

Et rebelote dans l'autre sens... La nuit commence à tomber, et nous quittons notre bon vieux tuyau rouillé pour replonger dans la forêt...

C'est Mika qui passe devant à ce moment là. C'est fou ce qu'il y a comme neige ! il en a jusqu'au dessus de la taille ...
... jusqu'à ce qu'il se relève de sa chute.

La descente est quand même plus facile que la montée, et la lumière qui s'amenuise nous ramène progressivement à la maison ...


vendredi 22 octobre 2010

22/10 Notre Dame des Autels

Octobre... le mois où la noirceur de la nuit prend le pas sur la lumière. Le temps morne, nous a maintenu chez nous mais les chiens ont besoin de sortir. Il fait froid, il fait sombre, tant pis, allons dans la forêt ...

Nous passons près du cimetière de FontFraiche et poursuivons sur la vieille route de Saint Georges aujourd'hui délaissée. La nuit est tombée, et la lune est cachée derrière la montagne, il fait donc très sombre cette nuit. Une croix blanche marque un petit chemin qui monte à une chapelle isolée, c'est Notre Dame des Autels. Nous quittons le goudron de la route pour rentrer dans la forêt.

Des bruits de feuilles dans la forêt laissent penser que les nocturnes sont levés. Les chiens sont attentifs et disparaissent dans le noir régulièrement...

Nous arrivons à la chapelle ...

Les nuages défilent avec le vent. Les chiens restent à proximité. Je reste un moment devant la chapelle à regarder la plaine à travers une trouée de la forêt...
Un bruit derrière moi... La porte est illuminée, comme invitant à entrer à l'intérieur.

Je m'approche mais rapidement les chiens reculent en grognant ... Je ne distingue pas ce qu'il se passe j'entends un bruit de souffle...

Soudain, dans la noirceur de la chapelle, je le vois ...

Je fuis, mais dehors, les chiens ne sont plus là.... il me suit ...


J'ai du sombrer dans la nuit, je ne sais plus ce qu'il se passa ensuite ...

vendredi 8 octobre 2010

08/10 Col du Granier

Une nouvelle tentative de brame du Cerf ... Cette fois ci, Julia m'accompagne et nous rejoignons Mika et Sophie au col du Granier à 19h30. Il fait déjà sombre, quelques bancs de brume et de nuage aident un peu la luminosité mourante. Nous partons vers les granges de Joigny.

Il est 19h45,  nous passons près d'un troupeau que nous apercevons à peine. Je profite de la vue dégagée que nous offre le pré pour prendre en photo le Granier. Une voiture passait à ce moment là ...


La suite est une alternance de petites marches et de pauses où nous tentons de faire quelques photos pour voir si des animaux nous observaient à la lisère des bois. Je crois que nous avons battu notre record de lenteur ce soir là ! Une heure vingt pour parcourir 1km500 ! Il faut avouer que nous n'avons pas allumé nos lampes à l'aller...
Dans la prairie des grandes de Joigny, nous nous posons pour discuter et faire quelques photos.  Les toutous ne nous lâchent pas à cause de la pénombre. Finalement la pause se transforme et pic-nic rapide pour Mika et Sophie à quelques centimètres de deux truffes trop insistantes !



Il commence à faire froid, les filles testent les chaufferettes achetées récemment, ça a l'air de leur plaire !
Mika et moi en profitons pour tenter quelques photos d'étoiles mais il y a des bandes de brume gênantes ... Ca ne vaut pas l'Aubrac mais c'est quand même pas mal !
Les amas d'étoiles aux environs de Cassiopée.

Nous levons le camp car il commence à faire froid. Nous rejoignons la première prairie à 22h20. L'éclairage a bien changé ! J'en profite pour faire un petit filé de 4 minutes sur le Granier.

Et nous voilà de retour à la voiture ...

Ben zut alors, on n'a même pas entendu bramer ..........

mercredi 6 octobre 2010

06/10 Montagne de la Pale

Le temps aura tourné rapidement cette semaine. La tempête s'est installée en quelques heures, et ce matin, un temps magnifique se pavanait de manière énervante au dessus de nos têtes ! Il parait en plus que c'est l'époque du brame du cerf ... il faut que je sorte après le boulot !

J'ai de la chance de finir vers 17h aujourd'hui, je passe rapidement à la maison m'équiper et prendre les toutous. En partant si tard il faut que je prévoie de finir de nuit... je prends donc mes deux frontales, ma boussole et ma carte.

J'arrive rapidement dans la gorge de la Gresse et je file me garer au hameau "Le Bouchet". Les chiens sont motivés, c'est parti ! Je prends la route forestière qui monte au dessus du village et elle disparaît bizarrement au bout d'un kilomètre. Ca me va bien vu que j'aime marche au pif, si ce n'est que du coup, vu qu'elle ne ceinture pas tout le versant Ouest, je ne peux pas compter sur cette route comme repère assuré à la descente... tant pis on verra bien ... ou plutôt, on n'y verra rien !

Du coup j’enchaîne en montant droit dans la forêt. Je trouve des clairières qui n'en seront sans doute plus dans quelques décennies vu les arbres qui commencent à les remplir ... Je reste vigilent car ça me semble être un bon coin pour tomber nez à nez avec un cervidé du genre couillu et chaud comme la braise... Je n'entends toutefois pas encore bramer. La forêt a déjà des teintes d'automne superbes. Ca va être dur d'aller travailler les jours qui viennent... 




Je débouche assez rapidement dans l'alpage, sur le flan Ouest de la Montagne de la Pale. A vu de nez on dirait bien qu'on pourrait passer par ce coté, mais c'est raide et je me suis bien vidé en montant droit dedans ... 
Je découvre un peu le panorama car je n'ai pas eu de vue dégagée jusqu'à présent. Il est tard, tout est dans l'ombre sauf le haut du Mont Aiguille ... Toute la barrière Est du Vercors est devant moi, aussi sombre qu'imposante !



Ce petit Veymont à décidément un air de Big Air ...


Pour la suite, la raison me force à opter pour une approche contournante par le Sud, moins fatigante ... Je grimpe sur le flan Sud progressivement et la pente devient abrupte, il vaut mieux éviter de tomber à certains endroit car il y a quelques ressauts rocheux ... 

Cela me donne un peu de hauteur par rapport à la prairie. Ce coin est franchement superbe !


Je monte apparement doucement car j'arrive à la falaise Est sans être au sommet.


L'environnement n'est pas du tout rassurant près du bord je reviens donc un peu en arrière pour finir la montée et aboutir finalement au sommet.



La nuit est presque tombée. Mais je peux encore admirer le paysage quelques instants. Le Dévoluy, l'Oisans, Belledonne, la Chartreuse ... tout est là forcément ...
Je crois entendre deux ou trois brames lointains du coté de Monestier mais rien de très franc ... dommage.

Il fait sombre, il faut que je lève le camp si je ne veux pas rentrer trop tard. 
Tiens, je n'ai qu'une frontale. C'est pas terrible vu que les piles sont vraiment vieilles... je ne suis pas sûr qu'elles tiennent toute la descente ... Evidemment, on est quasiment à la nouvelle Lune donc ça sera nuit noire de chez noire ! ...



Je crois que c'est là que le stress a décidé de s'inviter. Histoire d'éviter le petit passage raide du Sud pour descendre du sommet, je file vers le passage Ouest que j'avais jugé faisable en montant... En haut de celui ci je suis quasiment dans le noir... Les toutous font encore des allers-retours dans la prairie mais ça va rapidement leur passer !


Finalement ça se descend assez bien ... et du coup j'arrive en lisière de forêt assez facilement...

Une dernière petite photo avant de remballer ...


C'est là que le stress s'est carrément mis à squatter !
Je fais quelques pas pour rentrer dans la forêt et une rupture de pente m'offre une belle glissade. Je tombe le coude sur un rocher... Arg !!! Bon ça va rien de cassé mais il faut vraiment que fasse gaffe à où je mets mes pieds car ça fait vraiment mal !
Si ma frontale me lâche je suis bon pour finir la descente à tâtons dans la forêt. Vu qu'elle est pleine de branches laissées au sol, de branches à hauteur des yeux et de passages un peu raides et glissants ... sans compter qu'il faut en plus que je tombe sur la route forestière à un endroit où elle existe encore et que je m'en rende compte ... Bref, je m'imagine déjà dormir dans un tas de feuille avec les toutous comme bouillottes et Julia aux cents coups à la maison !

Je crois que toutes ces pensées ne m'ont pas quitté pendant toute la traversée de la forêt ! Finalement j'ai atterri sur la route forestière sans tomber en rade de piles. Sacré soulagement. Du coup j'ai appelé Julia pour fêter ça !
En moins de deux j'étais à la voiture.
Pfiou ...