mercredi 6 octobre 2010

06/10 Montagne de la Pale

Le temps aura tourné rapidement cette semaine. La tempête s'est installée en quelques heures, et ce matin, un temps magnifique se pavanait de manière énervante au dessus de nos têtes ! Il parait en plus que c'est l'époque du brame du cerf ... il faut que je sorte après le boulot !

J'ai de la chance de finir vers 17h aujourd'hui, je passe rapidement à la maison m'équiper et prendre les toutous. En partant si tard il faut que je prévoie de finir de nuit... je prends donc mes deux frontales, ma boussole et ma carte.

J'arrive rapidement dans la gorge de la Gresse et je file me garer au hameau "Le Bouchet". Les chiens sont motivés, c'est parti ! Je prends la route forestière qui monte au dessus du village et elle disparaît bizarrement au bout d'un kilomètre. Ca me va bien vu que j'aime marche au pif, si ce n'est que du coup, vu qu'elle ne ceinture pas tout le versant Ouest, je ne peux pas compter sur cette route comme repère assuré à la descente... tant pis on verra bien ... ou plutôt, on n'y verra rien !

Du coup j’enchaîne en montant droit dans la forêt. Je trouve des clairières qui n'en seront sans doute plus dans quelques décennies vu les arbres qui commencent à les remplir ... Je reste vigilent car ça me semble être un bon coin pour tomber nez à nez avec un cervidé du genre couillu et chaud comme la braise... Je n'entends toutefois pas encore bramer. La forêt a déjà des teintes d'automne superbes. Ca va être dur d'aller travailler les jours qui viennent... 




Je débouche assez rapidement dans l'alpage, sur le flan Ouest de la Montagne de la Pale. A vu de nez on dirait bien qu'on pourrait passer par ce coté, mais c'est raide et je me suis bien vidé en montant droit dedans ... 
Je découvre un peu le panorama car je n'ai pas eu de vue dégagée jusqu'à présent. Il est tard, tout est dans l'ombre sauf le haut du Mont Aiguille ... Toute la barrière Est du Vercors est devant moi, aussi sombre qu'imposante !



Ce petit Veymont à décidément un air de Big Air ...


Pour la suite, la raison me force à opter pour une approche contournante par le Sud, moins fatigante ... Je grimpe sur le flan Sud progressivement et la pente devient abrupte, il vaut mieux éviter de tomber à certains endroit car il y a quelques ressauts rocheux ... 

Cela me donne un peu de hauteur par rapport à la prairie. Ce coin est franchement superbe !


Je monte apparement doucement car j'arrive à la falaise Est sans être au sommet.


L'environnement n'est pas du tout rassurant près du bord je reviens donc un peu en arrière pour finir la montée et aboutir finalement au sommet.



La nuit est presque tombée. Mais je peux encore admirer le paysage quelques instants. Le Dévoluy, l'Oisans, Belledonne, la Chartreuse ... tout est là forcément ...
Je crois entendre deux ou trois brames lointains du coté de Monestier mais rien de très franc ... dommage.

Il fait sombre, il faut que je lève le camp si je ne veux pas rentrer trop tard. 
Tiens, je n'ai qu'une frontale. C'est pas terrible vu que les piles sont vraiment vieilles... je ne suis pas sûr qu'elles tiennent toute la descente ... Evidemment, on est quasiment à la nouvelle Lune donc ça sera nuit noire de chez noire ! ...



Je crois que c'est là que le stress a décidé de s'inviter. Histoire d'éviter le petit passage raide du Sud pour descendre du sommet, je file vers le passage Ouest que j'avais jugé faisable en montant... En haut de celui ci je suis quasiment dans le noir... Les toutous font encore des allers-retours dans la prairie mais ça va rapidement leur passer !


Finalement ça se descend assez bien ... et du coup j'arrive en lisière de forêt assez facilement...

Une dernière petite photo avant de remballer ...


C'est là que le stress s'est carrément mis à squatter !
Je fais quelques pas pour rentrer dans la forêt et une rupture de pente m'offre une belle glissade. Je tombe le coude sur un rocher... Arg !!! Bon ça va rien de cassé mais il faut vraiment que fasse gaffe à où je mets mes pieds car ça fait vraiment mal !
Si ma frontale me lâche je suis bon pour finir la descente à tâtons dans la forêt. Vu qu'elle est pleine de branches laissées au sol, de branches à hauteur des yeux et de passages un peu raides et glissants ... sans compter qu'il faut en plus que je tombe sur la route forestière à un endroit où elle existe encore et que je m'en rende compte ... Bref, je m'imagine déjà dormir dans un tas de feuille avec les toutous comme bouillottes et Julia aux cents coups à la maison !

Je crois que toutes ces pensées ne m'ont pas quitté pendant toute la traversée de la forêt ! Finalement j'ai atterri sur la route forestière sans tomber en rade de piles. Sacré soulagement. Du coup j'ai appelé Julia pour fêter ça !
En moins de deux j'étais à la voiture.
Pfiou ...

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