samedi 12 mars 2011

12/03 Tête de Prazorel

J'avais envie de faire une petite sortie ce samedi matin. Il faut bien faire maigrir Bixy, et pour cela, rien de tel qu'une vraie balade en montagne ! Comme les toutous ne sont pas en grande forme, il faut y aller progressivement, je ne prévois qu'un petit itinéraire d'environ 300 mètres de dénivelé et 6 kilomètres de long.
Je suis dans ma période Diois/Vercors et je prévois donc d'aller voir s'illuminer le Mont Aiguille depuis les crêtes au dessus du vallon de Combeau au Sud de la réserve. Je me rends compte que le soleil se lève à 7 heures en ce moment. Pour voir un levé de soleil, il va falloir se lever vers 4 heures et ça m'embête un peu ces jours ci. Il y a plus d'une heure de route, une bonne heure de marche...

Je propose donc à ma soeur de venir bivouaquer avec moi au Col de Menée, et nous nous lèverons plus tard... elle est d'accord !

Elle arrive vers 20h30, je reviens d'avoir posé la petite chez mes parents, nous préparons difficilement les affaires et nous partons !

Je confie à ma soeur le soin de m'alerter lorsque nous passerons non loin d'un abri noté sur la carte à proximité du col de Menée ... A Chichiliane je refile mon appareil photo à ma soeur pour qu'elle photographie d'éventuels animaux croisés sur la route et nous en oublions l'abri !
Au col de Menée nous cherchons alors un endroit où nous poser... Le parking du tunnel n'est pas accueillant. D'ailleurs, une voiture passe à ce moment et s'arrête. Nous ne pouvons pas dormir là. Nous reprenons la route jusqu'à la ferme au delà du col, l'endroit pourrait s'y prêter mais nous ne savons pas si elle est habitée. Après être remontés au tunnel, et avoir cherché vainement à pied un lieu plus propice, nous redescendons plus bas que la ferme et trouvons notre bonheur à coté d'un chalet de chasse. A peine sortie de la voiture, Bixy se trouve une mâchoire de bestiole à grignoter : elle a du flair !

Nous plantons la tente...

... et installons les 5 matelas et les trois duvets et nous apprêtons à passer une bonne nuit, il est minuit... Les chiens sont allongés sur leurs petits matelas, Sophie est emmitouflée avec cinq épaisseurs de vêtement et 2 duvets.



Le vent se met à souffler un peu plus fort, et la toile de tente se met à claquer. Elle n'est pas très bien tendue, c'est chiant ... Je m'endors quand même assez vite... Quelque chose me réveille, l'envie de pisser ou des bruits ? Je ne sais pas... Les étoiles apportent assez de lumière pour distinguer et quand je me tourne je trouve ma soeur accoudée à écouter ce qui se passe. Je lui demande ce qu'elle fait ...
"Il y a des bruits, pleins de bêtes autour de la tente !" me chuchote-t-elle, inquiète ! J'écoute à mon tour et des animaux reniflent et tournent effectivement autour de la tente ! Je jette un oeil par dessus mon épaule, et voyant deux matelas vides, je dis : "Dust ! Bixy ! Venez là !" En soulevant la toile de tente, j’appelle Dust qui s'engouffre pour revenir nous voir ! La suite de la nuit est ponctuée d'aller/retour dehors des toutous qui ne tiennent pas en place. C'est affreusement peu reposant !

A 4h45 le réveil sonne, j'ai très mal et très peu dormi. Nous rangeons tout notre barda et allons manger à l'abri du vent dans la voiture. Un coup d'oeil à la carte, et nous partons dans le noir.

Nous traversons une grande esplanade herbeuse et commençons à monter plein Nord en suivant l'étoile polaire.

Il fait froid, il y a du vent... et voilà la petite épreuve qui fait mal aux doigts : les lacets défaits !!!

Nous nous heurtons à des zones pierreuses que nous contournons par la gauche. J'essaie de trouver un itinéraire où les chiens ne risquent pas de se faire mal aux pattes. Nous débouchons dans un alpage que nous remontons toujours plein Nord pour rejoindre la crête au niveau de "La Sistreire" (1635m). Nous profitons d'un horizon violacé encore bien sombre, mais qui permet de distinguer les pentes du Mont Barral au Sud. Des nuages sont présents vers l'Est et le Sud. Mais ils ne comblent pas tout le ciel.
Le rocher de la fenêtre devant l'Obiou.

Peu après...

Nous remontons vers le Nord-Ouest cette grande crête nommée "Crête de la grande Leirie". C'est agréable mais le vent est régulier et refroidissant. Nous passons au niveau du col de la Lauzette vers 6h. Nous avançons tout doucement à la frontale.

Dans cette zone, en remontant une bosse, je distingue des silhouettes de chamois qui se découpent sur le ciel. Nous attrapons les chiens et observons... En tout une petit dizaine de chamois est là à nous regarder. La luminosité est insuffisante pour faire de vraies photos.

Nous contournons donc pour ne pas les déranger et continuons à avancer vers le Nord.

Nous atteignons le point culminant de la crête. Il est malheureusement boisé et enneigé. Nous suivons des traces gelées. La luminosité augmente, nous apercevons le Mont Aiguille à travers les arbres.

Nous redescendons de cette bosse dans une pente chargée de vieille neige. Nous nous enfonçons jusqu'au genoux. Puis c'en est fini de la neige. La tête de Prazorel est juste devant nous, le haut du Mont Aguille dépasse de la crête.
Le sentier longe le bord d'un précipice. Nous sommes à l'aplomb du grand effondrement tout en bas duquel passe la route dans un passage impressionnant.

Il est 6h45, le ciel se teinte... D'abord les nuages d'altitude virent doucement au rose ...


...puis l'horizon derrière le Dévoluy se met à rougeoyer.

Nous profitons alors d'une aube enflammée vraiment magnifique.



Nous sommes plus qu'heureux d'être là !

Cela ne dure que quelques minutes comme d'habitude. Les nuages à l'horizon envahissent progressivement le ciel en direction du soleil.
Entre deux points de vue


La vallon de Combeau en dessous de nous !

Lorsque nous arrivons à la tête de Prazorel, la lumière sur le Mont-Aiguille est terne...


Les toutous posent !


Le soleil ne fera pas son apparition ! La vue est pourtant dégagée jusqu'à Grenoble qui est noyée dans une brume épaisse. Les quelques bouts de Chartreuse qui dépassent sont les seules montagnes qui auront le droit à un peu de lumière directe !

Le sentier qui poursuit sur la crête, dans la réserve.

Le Dust qui veut se faire caresser

Nous quittons assez rapidement les lieux et revenons au col de la Lauzette.

Là, au lieu de suivre la crête, nous suivons le vallon qui descend droit vers la route. Le lit du ruisseau est enneigé et cela permet une descente agréable.
Nous rentrons dans une forêt de hêtres.

La couche de feuilles au sol est impressionnante. Les chiens se régalent à courir la dedans et à vrai dire, c'est un peu notre cas aussi.






Je prends quelques photos de chiens et l'idée me vient de faire quelques photos originales...








Une fois cet intermède achevé, nous quittons le vallon pour rejoindre un pré qui nous amènera à la voiture.


Nous repartons vers la maison, il est 9h. Sur la route du retour, nous nous arrêtons pour chercher l'abri repéré sur la carte. Après quelques aller-retour dans une pente forestière nous laissons tomber, bredouilles. Nous nous apercevons sur la carte que nous ne cherchons pas au bon endroit... Nous recommençons un peu plus loin, et une fois de plus en vain. Nous prenons la voiture, bien décidés à ne plus perdre de temps avec cet abri, et quelques instants plus tard, nous passons devant une sorte d'abri bus au bord de la route, creusé dans la roche... voilà donc cet abri misérable ... C'est nul ...

Nous arrivons à la maison à 10h30, en ayant fait une chouette sortie et avec l'impression que le week end ne fait que commencer ... par une sieste peut-être ...

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